À Clisson, c’est l’histoire d’une lutte ordinaire…

À Clisson, élu·e·s du groupe Clisson s'invente ensemble et citoyen·ne·s s'opposent à l'abattage de 56 pins, arbre symbole de la ville. Franck Nicolon, élu EELV de la commune, nous explique pourquoi.

Voilà bien l’éternel et beau rire, le rire éclatant de la nature sur le squelette des choses ; toutes les insolences de sa richesse, la grâce profonde de ses fantaisies, les envahissements de son silence. Un enthousiasme grave vous prend à l’âme ; on sent que la sève coule dans les arbres et que les herbes poussent, en même temps que les pierres s’écaillent et que les murailles s’affaissent.

Ces lignes écrites par Gustave Flaubert quand il découvre Clisson en 1847 nous montre déjà le rôle quasiment identitaire de la nature dans cette ville. 

Génération après génération, la plantation d’arbres de haute tige se renforce à Clisson jusqu’au paysage que nous connaissons aujourd’hui. Ainsi, 1000 arbres sont plantés entre 2008 et 2014 par la municipalité clissonnaise de gauche et écologiste. 

Pourtant, depuis 2014, la mairie de droite combat les arbres, protégés pour la plupart. Ce sont des centaines d’entre eux qui ont été abattus, malgré les multiples interventions de l’opposition écologiste auprès de la mairie, de la préfecture et de la presse. 

Jusqu’au jour où… 

Alerté par notre groupe d’élu·e·s, Clisson s’invente ensemble, un collectif de citoyens clissonnais s’oppose résolument à l’abattage programmé et illégal de 56 pins parasols, arbre symbole de Clisson, protégés au titre de la loi Paysage. Il faut dire que ce projet d’écocide survient quelques mois après l’abattage illégal de plusieurs dizaines d’arbres dans des rues proches et de haies en centre-ville, en période de nidification. 1273 pétitionnaires ont signé contre l’abattage des arbres protégés et retardent désormais le chantier d’abattage. Le maire se voit obligé de déposer une demande d’autorisation à la préfecture. Le collectif a déposé un recours en référé. Les élu.e.s de notre groupe interviennent en conseil municipal, dans les médias et saisissent le préfet. 

A une époque où le réchauffement climatique a donné matière à quatre condamnations de l’Etat pour inaction climatique, il est encore possible pour le maire de Clisson de prévoir d’abattre 56 pins parasols protégés par la loi Paysage, le Code de l’environnement et le Plan Local d’Urbanisme. 

Et remplacer des pins de 20 ans d’âge par des arbrisseaux ne remplacera jamais le service d’un arbre adulte en termes d’ombrage et d’ilot de fraîcheur, de stockage de CO2 et de régulation hydraulique. 

Il a suffi pour notre groupe d’élu.e.s de faire fonctionner le réseau d’élu.e.s écologistes en Loire- Atlantique pour qu’en quelques jours nous mettions en lien le collectif citoyen avec un expert indépendant proposant d’autres solutions que la suppression totale des arbres. 

C’est l’histoire d’une lutte locale, somme toute bien ordinaire, mais qui démontre encore une fois que l’alliance entre citoyen.ne.s et écologistes est la garantie d’un avenir pour la biodiversité. 

Franck Nicolon, conseiller municipal écologiste de Clisson

Revue de presse