Le Climate Chance Wallonie vu par Pascale Hameau

Jeudi 8 et vendredi 9 février se tenait le sommet Climate Chance Europe 2024 Wallonie, à Liège. Notre conseillère régionale, Pascale Hameau, a participé à l'événement et vous livre son analyse.

Les 8 et 9 février, j'ai participé à Liège au sommet Climate Chance Wallonie. L’association, présidée par Ronan Dantec, agit pour la stabilisation du climat en visant l’atteinte des objectifs de développement durable. Elle s’efforce de créer des synergies entre la diversité des acteurs agissant à l’échelle territoriale dans l’avancement de l’action climatique. Climate Chance réunit ainsi les acteurs non-étatiques fédérés autour de coalitions sectorielles, et agit en tant que catalyseur de l’action climatique en identifiant et en mettant en lumière leurs priorités communes et leurs bonnes pratiques, pour démultiplier l’action climatique.

L’équipe en charge de l'événement a  fait un gros travail : les nombreuses et nombreux intervenant·e·s et expert·e·s étaient de grande qualité et ont pu apporté différents panels de vision, du local au global. Les sujets sont très territorialisés (illustrations locales) mais les propos introductifs toujours macro (ministres, émissaires européens…). 

L’édition liégeoise était une édition relativement intimiste : 700 inscrit·e·s environ (contre plusieurs milliers sur une précédente édition nantaise), un contexte très propice aux échanges informels (les meilleurs !). L’adaptation est une friche, un chantier politique complexe mais incontournable et il ne faut pas le laisser aux nationalistes (qui s’en saisissent par des réponses de repli et de protectionnisme).

Le programme de ces deux journées était particulièrement riche, et le choix n'a pas été simple devant l'offre d'ateliers proposés. J'ai notamment pu suivre les ateliers suivants :

  • Quelle intégration des échelons locaux dans les plans nationaux d’adaptation en Europe ?
  • Vision holistique de la maîtrise de risques et des vulnérabilités
  • La commande publique comme levier d’action climat
  • Redonner de la place à l’eau

Je vous propose de revenir sur l'un d'entre eux plus en détails pour vous donner un aperçu plus profond de ces échanges.

Redonner de la place à l’eau

Liste des intervenant·e·s :

  • Jacques Teller, Université de Liège
  • Marc Thirion, SPW ARNE
  • Claudia Niessen, Ville d’Eupen, Bourgmestre (équivalent de maire pour nous)
  • Chris Baker, Wetlands International Europe
  • Violeta Jelic, Secrétaire générale et conseillère en coopération internationale et aux affaires européennes à la Chambre de métiers croate (HOK), membre du CESE

La gestion préventive des inondations repose sur une combinaison d’actions qui peuvent porter sur la réduction de la vulnérabilité, la rétention des eaux en amont des zones inondables ou des mesures en matière d’ingénierie hydraulique. 

Laisser de la place à la rivière permet d’adresser ces trois piliers, dans la mesure où ceci impose de réduire le nombre de bâtiments localisés dans les zones fortement exposées à l’aléa d’inondations, à ménager des espaces destinés à être immergés de manière préférentielle (zones d’immersion temporaires, reméandrement, …) et à augmenter la capacité d’écoulement dans les tronçons de rivière les plus contraints (zones d’extension de crues, rehausse des ouvrages de franchissement, suppression des obstacles dans le cours d’eau, …). 

Ces mesures reposent sur la mise en place de solutions basées sur la nature, qui visent à diversifier les bénéfices rendus par les aménagements au-delà des seuls bénéfices hydrauliques et à considérer l’ensemble des services écosystémiques liés aux infrastructures vertes : gestion de l’eau bien sûr, mais aussi biodiversité, accès aux espaces verts…

La nature est une source d’eau et pourtant on poursuit sa dégradation : on ne peut atteindre les objectifs du pacte vert si on ne se penche pas sur la fonction des zones humides :

  • 70 % de pertes en Flandre en 60 ans
  • 35 % de pertes en Europe depuis 1970 (inondation, feu, sècheresse...)

Objectif résilience :

  • diagnostic d’occupation du foncier : différencier les espaces loués et réellement exploités par les agriculteurs (réajustement en accord avec propriétaires) ;
  • approche multi-fonctionnelle : efficience agricole, qualité de l’eau, mobilité douce, biodiversité
  • solutions fondées sur la nature : accompagnement d’écologues

Flash mob des jeunes de Bal Spécial, inspirée du mouvement « Youth for the climate ». Leur message ? Essayer de continuer à donner du sens aux manifestations pour le Climat : se rassembler autour du thème de l’urgence climatique, conscients de l’énorme travail qui reste à accomplir, confrontés aux peurs, aux espoirs, à la colère…

Citations

Les actions au niveau local, sont sources d’espoir.

Willy Demeyer, bourgmestre (maire) de Liège

Plus nous réduisons nos émissions, moins il faudra nous adapter !

Jean-Pascal van Ypersele, plateforme wallonne pour le GIEC

Au moment où le repli sur soi tente de nombreux peuples en Europe, nous avons besoin de la détermination des acteurs non-étatiques, villes, associations, entreprises, populations, pour avancer et agir ensemble. 

Philippe Henry, Vice-Président et ministre du climat, de l’énergie, de la mobilité et des infrastructures de Wallonie

Si nous n’investissons pas le champ de l’adaptation, et les solutions fondées sur la nature, d’autres se chargeront de porter de mauvaises réponses !

Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique et président du Climate Chance

Philippe Henry, Vice-Président et ministre du climat, de l’énergie, de la mobilité et des infrastructures de Wallonie