Pour que le sport reste une passion !
Les députées Béatrice Bellamy (Horizons) et Sabrina Sebaihi (Les écologistes) organisent une série de réunions publiques à la suite de leur commission d’enquête sur les défaillances dans le sport. Pascale Batonneau et Lucie Etonno, du Groupe local Centre Vendée, étaient présentes à la Roche-sur-Yon lundi 29 avril et reviennent sur cette soirée.
À l'occasion de cette soirée, cinq femmes étaient à la tribune :
- Sarah Abitbol, patineuse artistique, auteure de l’ouvrage Un si long silence où elle dénonce des faits de viols et d'agressions sexuelles répétés, commis par son entraîneur alors qu'elle avait entre 15 et 17 ans au début des années 1990
- Katia Palla, directrice de l’association La Voix de Sarah, ancienne athlète de haut niveau, victime de viols par son entraîneur
- Angélique Cauchy, ancienne joueuse de tennis, présidente de l’association Rebond, violée par son entraîneur qui a été condamné à 18 ans de prison ferme
- Béatrice Bellamy, députée de la Vendée et présidente de la commission d’enquête
- Sabrina Sebaihi, députée des Hauts de Seine et rapporteure de la commission d’enquête
De gauche à droite : Béatrice Bellamy, Angélique Cauchy, Sarah Abitbol, Katia Palla et Sabrina Sebaihi
C’est Sabrina Sebaihi qui a eu l’idée de cette commission d’enquête après avoir reçu de nombreux messages de parents, avec son équipe, ils recoupent les faits, différentes régions, différents sports et font le lien avec l’enquête Disclose.
Les écologistes, comme tous les groupes, disposent d’un « droit de tirage » annuel pour proposer une commission d’enquête. Elle sera actée le 20 juin 2023, et elle va donner lieu à 6 mois d’auditions : sportifs, victimes, représentants des instances sportifs, ministres. Au total, 92 auditions, 193 personnes entendues sous serment, pour lever le voile sur les violences, l’omerta et l’entre-soi qui règnent dans le monde sportif et qui ont permis à Sabrina Sebaihi, la rapporteure, de formuler 62 recommandations essentielles pour renforcer le modèle associatif français.
La soirée a permis de revenir sur le travail méticuleux et tentaculaire de la commission d’enquête qui a laissé une place importante à la parole des victimes mais également aux représentants des fédérations dont certains et certaines ont fait preuve d’une grande irresponsabilité en n’offrant pas de cadre sécurisant pour recueillir la parole des victimes ou en n'accompagnant pas les victimes dans les différentes démarches. Un chiffre à retenir : un enfant sur 7 dans le sport est victimes de violences sexistes ou sexuelles.
Sabrina Sebaihi, rapporteuse de la commission, a mis en lumière des avancées déjà obtenus depuis la publication du rapport et les recommandations phares :
- Le contrôle d’honorabilité et une obligation de signalement pour les fédérations : une proposition de loi du sénateur Sébastien Pla adoptée définitivement et à l‘unanimité à l'Assemblée nationale le 29 février dernier renforce la protection des mineurs et le contrôle d'honorabilité des intervenants en milieu sportif, qu'ils soient rémunérés ou bénévoles.
- Un débat est lancé sur le fait de rendre imprescriptible les fais d’agressions sexuelles sur mineurs.
- La commission a permis de mettre en évidence la méconnaissance par les acteurs du monde sportif de la cellule signal-sports, qui vise à protéger les pratiquants. Il est demandé également plus de transparence sur le fonctionnement de cette cellule et une harmonisation des pratiques des fédérations.
- La création d’une autorité administrative indépendante, extérieure au mouvement sportif, chargée de l’éthique et de l’intégrité du sport disposant de prérogatives solides dont la capacité de sanctions financières.
- La parité dans les organes dirigeants du mouvement sportif.
- Une loi cadre “héritage des jeux” sera proposée à la rentrée.
La soirée a permis de nombreux échanges dont les témoignages forts de Sarah Abitbol, Katia Palla et Angélique Cauchy qui désormais à travers leurs associations agissent pour écouter la parole des victimes, former dans les structures sportives et agir sur le volet législatif.
La soirée s’est conclue sur le rôle des collectivités dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le sport, Lucie Etonno a pu revenir sur la demande des élu-e-s écologistes et de gauche de conditionner les aides aux structures sportives notamment à la formation des instances dirigeantes ou encore à la mise à l’écart des auteurs présumés d’agressions le temps de l’enquête lorsqu’une procédure judiciaire est enclenchée (150 élu-e-s écologistes et de gauche de notre région ont publié une tribune en ce sens l’an dernier).
Une démarche plébiscitée par les intervenantes et qui a été l’occasion pour Sabrina Sebaihi de rappeler que le financement du sport est assurée en grande partie par les collectivités locales et que la ville de Lyon a déjà mis en place une conditionnalité des aides en lien avec la formation contre les violences sexistes et sexuelles.
TV Vendée est revenue sur cet événement :
De gauche à droite : Pascale Batonneau, Sabrina Sebaihi et Lucie Etonno