Projets Miniers “Bélénos” et “Taranis” : Pas d’extractivisme sans sobriété ni sécurité environnementale
En Bretagne et en Pays de la Loire, la mobilisation contre les projets d'extraction minière bat son plein. Entre la manifestation du 13 décembre à Bécon-les-Granits et le communiqué cosigné ce 19 décembre par de nombreux écologistes de la région, faisons le point !
Les projets miniers Bélénos, Taranis et Epona sont des permis de recherche minière couvrant une large zone en Bretagne et Pays de la Loire, visant à identifier des métaux stratégiques (or, lithium, terres rares). Présenté comme une simple exploration, ce n'est qu'une première étape vers une exploitation minière aux impacts durables : pollution des sols et de l’eau, atteintes à la biodiversité et artificialisation des territoires. Le tout avec un véritable manque de concertation locale, alors que des alternatives fondées sur la sobriété et le recyclage sont à privilégier plutôt que l’ouverture de nouvelles mines.
Le 13 décembre, une manifestation s'est tenue à Bécon-les-Granits, rassemblant environ 200 personnes dans cette commune de l'Est angevin. Les militant·e·s écologistes étaient présent·e·s pour soutenir cette mobilisation.

La presse a relayé cette mobilisation, notamment organisée par le collectif Stop Bélénos :
Vous pouvez également lire l'intégralité du discours prononcé par Laurent Boullier, du collectif Stop Bélénos, lors de cette journée, dont voici quelques extraits :
Nous avons appris cette semaine la délivrance des permis pour les trois projets miniers portés par Breizh ressources (Epona, Taranis et Bélénos). Depuis cette nouvelle, notre état d'esprit a changé... et notre détermination est exacerbée. Pourquoi ? Parce que cette étape avant la délivrance de ces permis aurait dû être celle de la concertation pour toutes et tous, habitantes et habitants des territoires concernés.Nous, citoyens et citoyennes attachés à l’avenir de notre territoire, allons remettre aux élus de Bécon-les-Granits une lettre de doléance pour obtenir une position claire. Nous sommes de cette terre de l'Ouest, riche des luttes passées, nous sommes de ce même paysage, toujours dressés, toujours déterminés !
Laurent Boullier, collectif Stop Bélénos
Quelques jours plus tard, ce sont de nombreuses et nombreux élu·e·s écologistes de la région qui ont cosigné un communiqué pour donner leur positionnement sur ces projets miniers, que nous vous invitons à lire ci-dessous :
L’État a accordé à la société Breizh Ressources trois permis exclusifs de recherches minières — Epona (51 km²), Taranis (359,5 km²) et Bélénos (440,88 km²). Ces autorisations portent sur une large liste de 20 métaux -dits minerais stratégiques- dont l’or, le lithium, le cobalt ou les terres rares. En Pays de la Loire, vingt communes sont concernées :
- Le projet Belenos concerne dix communes dans le nord du Maine et Loire (Candé, Challain la potherie, Loiré, Chazé sur Argos, Angrie, Erdre en Anjou, Saint Clément de la place, Longuenée en anjou, Bécon les granits, Val d’Erdre d’Auxence) et huit en Loire-Atlantique (La Chapelle-Glain, Erbray, Moisdon-la- Rivière, Grand-Auverné, Petit-Auverné, Le Pin, Saint-Julien-de-Vouvantes, Vallons-de-l’Erdre).
- Le projet Taranis concerne 20 communes dont 2 en Loire-Atlantique (Massérac, Guémené-Penfao).
Nous, élues et élus sur ces territoires, exprimons notre profonde inquiétude face à une relance minière conduite sans débat démocratique, sans stratégie de sobriété et en contradiction avec les limites écologiques de nos territoires.
Ces projets présentent des risques majeurs :
- modification des nappes et tensions accrues sur la ressource en eau ;
- pollutions potentielles (métaux lourds, produits chimiques, résidus miniers) ;
- artificialisation des sols et déchets toxiques ;
- risques sanitaires nécessitant une transparence totale.
Alors que 88 % de l’eau en région n’est déjà pas de bonne qualité, comment justifier des forages et une consommation d’eau supplémentaires, au moment même où l’on demande aux habitantes, habitants et entreprises de réduire leur usage ?
Nous refusons une transition énergétique qui se résume à ajouter de l’extraction à l’extraction, sans sobriété, sans recyclage suffisant, sans baisse réelle de nos besoins.Cette relance minière est imposée d’en haut, sans écouter les élus locaux, les habitants et les territoires. Lorsque la démocratie locale est ignorée, il ne reste que le recours à la justice : les collectivités disposent de deux mois pour saisir le tribunal administratif.
Nous, élues et élus écologistes de Loire Atlantique et de Maine et Loire, demandons :
- le retrait immédiat des PERM Epona, Taranis et Bélénos ;
- une politique de sobriété minérale, de low-tech, de recyclage, de réemploi et de réparabilité ;
- un débat national sur les limites de l’extractivisme et les conditions sociales et écologiques à sa mise en place ;
- une réaffirmation claire de la priorité de protection stricte de notre ressource en eau ;
- des garanties d’exemplarité sociale, fiscale et éthique strictes des entreprises d’exploration minière ;
- une gouvernance fondée sur les communs et la démocratie réelle ;
- l’enjeu de souveraineté garanti par une entreprise dont le siège social ne soit pas situé dans un paradis fiscal et dont la revente du permis d’exploiter aille à une société de l’Union Européenne.
Nous serons aux côtés des communes concernées. Nous comprenons les inquiétudes et plaidons pour la cohérence de nos politiques publiques qui nous imposent de protéger les vies, l’eau et le vivant avant tout.
Les signataires
Christelle Cailleux, conseillère départementale de Maine-et-Loire / Lucie Etonno, conseillère régionale, présidente du groupe L'Écologie Ensemble / Pascale Hameau, conseillère régionale de Loire-Atlantique / Élodie Jeanneteau, conseillère départementale de Maine-et-Loire / Solène Mesnager, conseillère régionale des Pays de la Loire / Franck Nicolon, conseiller régional de Loire-Atlantique / Elsa Richard, conseillère régionale du Maine-et-Loire / Gaëlle Rougeron, conseillère régionale de Loire-Atlantique / Ibrahim Chenouf, conseiller municipal de Saumur / Jean-Claude Raux, député de la 6e circonscription de Loire-Atlantique / Chloé Girardot-Moitié, vice-présidente du conseil départemental de Loire-Atlantique / Laurent Dubost, conseiller départemental de Loire-Atlantique / Ugo Bessière, conseiller départemental de Loire-Atlantique / Louise Pahun, vice-présidente du conseil départemental de Loire-Atlantique / Patrice Le Bouquin, conseiller municipal de Vay / Anne-Marie Loury, conseillère municipale de Vay / Yves Aurégan, conseiller municipal et communautaire d’Angers
