Yara : quand la casse sociale et environnementale atteint son paroxysme
En fin de semaine dernière, nous apprenions avec stupéfaction que l’entreprise norvégienne Yara envisageait de licencier 139 des 170 salarié.es du site de Montoir de Bretagne. Yara a finalement choisi la casse sociale et industrielle plutôt que de réaliser les travaux de mise aux normes indispensables à la santé des salarié.es et des riverain.es et à la protection de l’environnement. Le groupe L’Écologie ensemble du Conseil régional dénonce cette méthode brutale, tient à apporter son soutien à l’ensemble des salarié.es et appelle la Région à engager une profonde réflexion autour de l’avenir des industries polluantes en Pays de la Loire.
C’est avec regret et colère que nous constatons que ce sont de nouveau des logiques financières qui ont motivé les choix de Yara, aux dépens des humains, de leur santé, et de la protection de l’environnement; comme c’est le cas depuis plusieurs années. Le choix de Yara d’arrêter la production à Montoir pour importer demain les produits à destination du marché français montre aussi la mauvaise foi de l’argument économique.
Malgré les nombreuses fuites de produits chimiques, les dépassements très réguliers des normes environnementales ou les astreintes administratives délivrées par l’Etat, Yara n’a jamais engagé de travaux de mise aux normes de ses installations, préférant payer les amendes que d’investir dans la rénovation de ses bâtiments.
Cette annonce de licenciement ne nous fera cependant pas oublier les derniers incidents survenus : une fuite d’acide sulfurique estimée à 13 tonnes, le 28 juillet, qui a pollué les bassins d’eaux pluviales de l’entreprise et durant laquelle un agent intervenu en combinaison anti-acide a été blessé au bras. Nous n’oublions pas également le décès d’un salarié de cinquante ans qui a succombé à un malaise sur le site le 24 octobre dernier et pour lequel nous attendons les conclusions de l’enquête menée par le parquet de Saint-Nazaire.
Pour les élu·e·s du groupe L’Écologie ensemble, “Les collectivités publiques et en premier lieu l’Etat se doivent de soutenir les salarié.es concerné.es, faute de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour contraindre Yara à réaliser des travaux de rénovation. Nous appelons également la Région et Christelle Morançais, en sa qualité de présidente du Conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire, à faire valoir son droit à émettre un avis sur les projets de changements d’activité de cette entreprise qui n’a jamais su se mettre en conformité avec la loi. La Région se doit d’interroger le devenir du site de Montoir de Bretagne, d’autant plus qu’il devrait accueillir de nombreuses matières dangereuses et explosives.”“Cette réflexion doit également intégrer l’ensemble des industries polluantes de l’estuaire de la Loire, pour lesquelles les besoins d’investissement, d’évolution des productions et des emplois se posent afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise. Les salarié.es doivent être pleinement associé.es à cette ambition et aux besoins de formation qui en découleront”.
Lucie Etonno, présidente du groupe l’Écologie ensemble
Pascale Hameau, conseillère régionale de Saint-Nazaire
Matthias Tavel, conseiller régional et député de Loire-Atlantique