Des logements pour les plus démuni·e·s
Mardi 26 mars s'est tenue une conférence à Nantes sur le logement : « Des logements pour les plus démuni·e·s, quelles solutions à l'échelle de la métropole nantaise ? ». Une nécessité absolue alors que 59 bidonvilles sont installés dans l'agglomération et que de nombreux autres voyants sont au rouge !
59 bidonvilles autour de l'agglomération en 2024, un manque de 1300 logements sociaux sur les 2000 prévus par la Métropole en 2023, toujours plus de gens à la rue malgré la promesse présidentielle, un 115 sursaturé… La France traverse une crise immobilière. Une de plus ? Comment dans ce contexte les personnes les plus démunies peuvent-elles encore trouver à se loger ? Cette situation nous évoque celle de 1954, année de l’appel de l’abbé Pierre dont nous fêtons le 70e anniversaire. Mais la référence à cette période a-t-elle encore un sens dans une époque où les métropoles exhibent richesse et profusion de bâtis anciens et nouveaux ?
La métropole nantaise, comme toutes les métropoles, construit des centres urbains toujours plus chers et toujours plus denses. Le logement haut de gamme ou destiné à la location touristique, l’hôtellerie de luxe et la construction de bureaux ne connaissent pas la crise. À l'opposé, il existe beaucoup de logements et de bâtiments vides ou sous-occupés, de friches à reconquérir dans des villes où le foncier est devenu rare et trop souvent inaccessible. L’État lui-même en réduisant ses dotations financières a mis les bailleurs sociaux, les transferts de solidarité et le système de santé public en difficulté, opérant ainsi une réduction des prises en charge.
Le gouvernement a ponctionné 1,6 milliards d'euros dans le livret A (épargne populaire destinée à financer le logement social, modèle unique au monde) soit disant parce que ce sont des "actifs dormants"... en réalité, cet argent n'a pas servi à relancer le logement social, mais à financer la politique de "réarmement".Catherine Bassani
Malgré tout, des initiatives existent, poussées par des associations, des structures d'accueil d'urgence et d'insertion. Des projets collectifs émergent. De leur côté, les institutions plus lentes à réagir ne manquent pas de soutien et d'initiatives… Alors qu'est-ce qui bloque ? C'est ce qu'ont tenté de mettre en lumière les cinq intervenant·e·s lors de cette soirée, co-organisée par AVEC-Nantes, Les Écologistes et la Maison du Peuple.
Intervenant·e·s
- Yannick Voisin, coordinatrice de Romeurope
- Renz, maison du peuple
- Manuel Nunez, directeur de TRAJET
- Pascal Dutronc, directeur des Eaux vives
- Catherine Bassani, élue écologiste Nantes et métropole
Catherine Bassani, élue écologiste de Nantes et de la métropole a ainsi pu rappeler en introduction que « la première des insécurités est sociale : les personnes qui vivent à la rue meurent en moyenne à 49 ans ! ». Elle a pu revenir sur le plan de relance logement d'un budget de 20 millions d'euros (voté en juin dernier), visant à relancer la production de logements et de logements sociaux. Pour l'élue écologiste, les objectifs sont clairs :
- Offrir un contexte plus favorable à la construction de logements.
- Mobiliser de nouveaux financements pour la construction de logements sociaux.
- Accélérer la mise en œuvre des projets par un partenariat renforcé.
- Mener une action volontariste pour mobiliser davantage de fonciers.
- Mettre en œuvre de nouvelles solutions innovantes.
Elle a ensuite pu développer plus en profondeur d'autres leviers d'action tels que le 1 % métropolitain, l'encadrement des loyers, la résorption des bidonvilles... Autant de sujets tenant à cœur les écologistes et qui joueront un rôle important d'ici 2026 et au-delà !