À Bouguenais, Julie Laernoes présente son futur projet de loi contre les pollutions sonores de Nantes-Atlantique

Mercredi 25 juin à Bouguenais, Julie Laernoes, députée de la 4ème circonscription de Loire-Atlantique, présentait la restitution de la proposition de loi visant à lutter contre les pollutions sonores de Nantes-Atlantique qui avait été lancée début février dernier.
Cette consultation avait pour but de donner de la légitimité aux revendications portées depuis maintenant 3 ans avec les élu·e·s du territoire notamment de Rezé, Bouaye et Saint-Aignan-de-Grandlieu. Malgré une colère des riverain·e·s et malgré des preuves des impacts de plus en plus documentés du bruit sur la santé, les services de l’État et la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) se montrent très réticents à limiter l’activité aéroportuaire, même à minima.
Ainsi, cette consultation a pour but de visibiliser les témoignages des citoyen·ne·s qui subissent ces pollutions au quotidien et de leur donner la parole.
La consultation portait sur trois aspects initiaux :
- Élargissement du couvre-feu pour que les riverain·e·s aient au moins 8 heures de sommeil contre 6 heures actuellement
- Doublement des amendes pour les compagnies aériennes ne respectant pas ce couvre-feu
- Plafonnement des vols pour permettre de dimensionner l'équipement à son territoire et ne pas permettre la suite d’un développement sans contrôle de l’infrastructure
Cette consultation a duré 3 mois. Beaucoup de témoignages, de lassitude, de colère ont évidemment été exprimés, mais également beaucoup de propositions.
Une des plus évoquées et qui a été reprise concernait le manque d'investissement dans le réseau ferroviaire. Un article a donc été rajouté sur la suppression des lignes intérieures entre deux destinations pouvant être reliées par un moyen de transport moins émetteur de carbone en moins de 4h00 (comme l’avait plébiscité la convention citoyenne pour le climat) contre 2h30 actuellement.
Une autre proposition fréquemment évoquée était celle de la taxation du kérosène. Évidemment, jouer sur la taxation du kérosène est tentant (c’est en effet le seul carburant non taxé à l’inverse de l’essence, du diesel) mais malheureusement, passer cette mesure n’est pas possible dans une proposition de loi comme celle-ci.
Un autre article a également été ajouté afin d’être plus ferme avec les compagnies aériennes qui ne respectent pas le couvre-feu. Auparavant, si un aéronef ne respectait pas l’interdiction de voler entre minuit et 6h00, il pouvait écoper d’une amende délivrée par l’Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires (ACNUSA), mais cette amende ne pouvait plus être délivrée plus de deux ans après les faits, une fois tous les recours épuisés par les compagnies aériennes… Le nouvel article permet l’inversement du processus, d’abords les compagnies paient puis elles peuvent engager un recours, le tout avec une amélioration de la transparence du processus.
Cette soirée nous a aussi permis d’expliquer la typologie des voyageurs et voyageuses qui utilisent l’aéroport de Nantes-Atlantique. Géographiquement, il est étonnant de constater que l’aéroport de Nantes est l’aéroport des Bretons, des Vendéens et d’une grande partie de la région.
Le développement de l’aérien low-cost à énormément fait gonfler le trafic aérien et Garance Bazin, doctorante en anthropologie de l’environnement était invitée pour nous décrypter le profil sociologique des voyageur·se·s. Elle a pu démonter l’argument phare des compagnies low-cost : non ce modèle économique ne permet pas aux populations les moins aisées de partir en avion. En réalité, c’est celles qui prenaient déjà l’avion qui vont pouvoir le prendre encore plus, car seules à pouvoir se permettre les frais sur place.
Une centaine de personnes était réunie à Bouguenais pour assister à cette restitution et pour débattre de l’avenir du trafic aérien à l’aéroport de Nantes-Atlantique.
Cette proposition de loi sera déposée à l’Assemblée Nationale la semaine du 30 juillet.
