Contre les déserts médicaux, une journée parlementaire à Laval !

Lundi 15 septembre, Laval a accueilli une vingtaine de député·e·s pour une journée parlementaire contre les déserts médicaux, nombreux en Pays de la Loire. Retour sur cette journée instructive.

Lundi 15 septembre, le maire de Laval, Florian Bercault, accueillait une vingtaine de député·e·s pour une mobilisation contre les déserts médicaux, très nombreux dans notre région. Animés par les Mayennais Guillaume Garot (PS) et Yannick Favennec (LIOT et Horizons), ce groupe transpartisan comprend des député·e·s de toutes tendances (sauf le RN...) et a bien sûr le soutien actif du groupe Écologiste et social.

Le 7 mai dernier, ce groupe transpartisan a fait voter par l’Assemblée Nationale, à une très large majorité, une proposition de loi pour favoriser l’installation des médecins dans les territoires les moins dotés. Mais, depuis, cette proposition de loi est bloquée. Le ministre de la santé, Yannick Neuder, a préféré lancer un projet fumeux de « mission de solidarité territoriale obligatoire », revenant à imposer à tous les médecins exerçant en zone bien pourvue devant se « projeter », en théorie, dans les zones prioritaires jusqu’à deux jours par mois. Cela devait se mettre en place le 1er septembre !

Dans notre région, rien n’est fait, mais de toute façon, seuls trois petites intercommunalités sont concernées (le bocage mayennais, le Mont des Avaloirs en Mayenne, le pays de la Châtaigneraie en Vendée), alors que les difficultés dans l’accès aux soins existent quasiment partout... Sébastien Lecornu, lui, annonce la mise en place de 5 000 maisons « France Santé », sans rien préciser ni sur le financement ni sur les modalités. Un projet bien flou, et qui sera inefficace s’il n’y a pas de meilleure, ou de moins mauvaise, répartition des praticiens.

La journée parlementaire avait donc comme objectif de relancer la pression sur le gouvernement, même démissionnaire, afin que la proposition de loi soit débattue au Sénat rapidement, ce qui permettrait son application dès 2026.

Trois député·e·s écologistes étaient présent·e·s : Delphine Batho (Deux-Sèvres), Marie Pochon (Drôme) et bien sûr Jean-Claude Raux (Loire-Atlantique). En plus du séminaire du matin, deux tables rondes, ouvertes à tous, étaient organisées l’après-midi : « déserts médicaux : face aux inégalités qui s’aggravent, des solutions taboues », et « la régulation de l’installation, un levier parmi d’autres ? ».

De très nombreux patients, professionnels de santé, et élus locaux y ont assisté. Les associations (UFC - Que Choisir, Citoyens contre les Déserts Médicaux) et les praticiens non libéraux ont pu rappeler leurs positions. Les experts étaient pour la plupart de qualité, même Roselyne Bachelot a su rappeler les difficultés rencontrées quand elle était ministre, et elle n’a pas hésité à parler de la nécessité d’une certaine coercition envers les médecins. Par contre, l’intervention de Christophe Barbier, en visio, n’a guère semblé pertinente.

Régulation de l’installation, déploiement de centres de santé, maintien des hôpitaux de proximité, meilleure formation et intégration de nouveaux praticiens... autant de pistes à développer pour que l’accès aux soins ne dépende pas du code postal de votre habitation !